Comme je l'ai déjà dit, les éditions Glénat ont assuré et ont mis le paquet sur cette série au niveau communication aussi.
Voici par exemple le dossier de presse, plutôt efficace !
Sous la photo, je vous ai mis l'intégralité de l'interview que je leur ai consacré et qui sert de support pour tous les médias souhaitant communiquer sur la série.
Profitez-en en général ce n'est destiné qu'à la presse et vous y apprendrez des infos sur la série et le parcours qui a mené !
-Voilà plus de 10
ans que vous n’aviez pas réalisé un album dans sa globalité (scénario, dessin
et couleur). Qu’est-ce qui vous a donné envie de ce grand retour ?
C’est l’envie d’avoir
de nouveau une maîtrise totale sur une histoire que je porte depuis de longues
années, c’est vraiment lié à cette série en particulier.
Sur les derniers tomes
de Kookaburra, je concevais le scénario et réalisais le dessin des pages, mais
j’étais accompagné à la mise en couleur par Sébastien Lamirand qui sait rendre
très brillamment les ambiances de science-fiction et cela me convenait
parfaitement.
Mais sur Ultime voyage
en Alchimie, j’avais besoin de me prouver certaines choses dans ce domaine-là,
surtout des envies d’ambiances que j’avais en tête, notamment les scènes de nuit
à Prague ou encore dans les deux sanctuaires.
Au final, malgré le
temps supplémentaire nécessaire à la colorisation, je suis vraiment content du
rendu de ce premier chapitre, et plusieurs amis auteurs m’ont confirmé que
j’avais eu raison de faire ce choix lorsqu’ils ont vu les pages terminées.
Mais à partir du tome
2, la mise en couleur se fera à deux mains, car sans en dévoiler de trop pour
ne pas déflorer la fin du premier tome, deux rendus différents seront
nécessaires. Je peux déjà annoncer que c’est un autre coloriste prénommé
Sébastien qui m’accompagnera, Sébastien Gérard, dont le travail sur l’album
Sept Dragons m’a subjugué (nda : d’ailleurs il a réalisé les superbes
couleurs de la couverture du tome 1 d’Ultime voyage en Alchimie).
-La série est
imprégnée de références précises issues de la science de l’alchimie, et on peut
même y croiser ses plus éminents représentants. Comment avez-vous mis le pied
dans ce domaine méconnu ? Qu’y avez-vous trouvé qui vous
passionne et vous donne envie de transmettre votre passion ?
Voilà deux très bonnes
questions. S’il est vrai que de nos jours on a un peu oublié l’alchimie, tout
juste est-elle évoquée au fond des librairies dans les rayons consacrés à
l’occulte ; les ouvrages qui y ont été consacrés à travers l’Histoire sont
innombrables et l’engouement pour l’art hermétique à touché jusqu’au plus
hautes sphères du pouvoir, des rois et des empereurs jusqu’aux papes. Cela
tient évidemment aux deux fabuleuses promesses inscrites au cœur même de
l’alchimie : la fabrication de l’or et la préparation de la panacée,
richesse et vie éternelles… Tout ce dont les gens de pouvoir ou ceux qui
désiraient y accéder pouvaient rêver !
Si je m’y suis
intéressé c’est que d’une part et depuis toujours, je suis très curieux de tous
les mystères de la vie et parallèlement je suis un sceptique, au sens
philosophique et non au sens commun du terme, c’est-à-dire que j’ai pour
principe qu’il n’y a rien de certain (en opposition au dogmatisme). Dans
l’univers à la fois relativiste et quantique qu’est le nôtre, c’est
probablement la seule conduite raisonnable à tenir ;-)
Quand vous mélangez
ces deux aspects, vous vous retrouver à creuser plus en profondeur les sujets
et leurs acteurs, pour tenter de mieux les discerner et les appréhender, voir
s’il n’existe pas un sens caché, plus profond ou plus calculé parfois.
D’ailleurs mes scénarii sont souvent à l’image de cette façon de penser, ce qui
est assez logique.
À propos de
l’alchimie, ce que j’y ai trouvé à force de creuser, c’est l’intime conviction
que le véritable secret des alchimistes n’a jamais été de fabriquer de l’or
(même si on ne doit pas exclure qu’’ils ont peut-être trouver les secrets pour
y parvenir), c’est un des nombreux leurres qu’ils ont créés et dont ils ont
joué. Les textes des « véritables » adeptes ne sont absolument pas
empreints de matérialisme, ils vivaient (et vivent encore pour de rares adeptes
contemporains) leur art comme un sacerdoce, une quête longue de plusieurs
décennies, ce qui colle assez mal avec une volonté d’acquérir rapidement une
immense fortune, il faut en convenir. Leur véritable but était au travers des
opérations de transmutation des métaux, la recherche et l’accès à la Lumière,
avec un grand « L » comme ils l’écrivent et cette majuscule fait
toute la différence ! Pour les précisions sur ce point, il faudra lire la
série bien évidemment…
-On sent une
proximité de la série avec l’univers du jeu, dans tout ce qu’il a de plus
noble. Êtes-vous un adepte vous-même du jeu de rôle, du jeu vidéo ?
Jeune, j’ai beaucoup
joué aux jeux vidéo, surtout à ses débuts dans les années 80 sur console Atari,
CBS ou Séga. Bien sûr en 2000 j’ai craqué pour la PS1 et avec un ami, nous
passions des heures à nous affronter sur Wipeout 2097 et Tekken 3. Mais j’avoue
que la BD m’a pris tellement de temps depuis, que je suis totalement passé à
côté des jeux de nouvelle génération (notamment ceux en ligne). Heureusement
des auteurs très joueurs comme Louis, Grey, Peru ou Briclot me font des
« piqûres de rappel » pour ne pas que je vieillisse trop
idiot ;-)
Quant aux jeux de
rôle, je n’ai pas eu de la chance d’avoir un groupe d’amis qui y jouaient,
donc, pour la version « sur plateau », je n’ai jamais pratiqué.
En revanche j’ai
participé à nombre de GN (jeux Grandeur Nature), sur des scénarii
post-apocalyptiques dans les galeries d’une ancienne champignonnière…
Mémorable !
Pour en revenir à la
série, j’ai voulu placer l’univers du jeu en trame de fond du premier tome
(sans en faire une notice sur la façon précise de jouer à Quintessence), car le
jeu va s’avérer être un ressort capital dans la trame et la compréhension
globale de l’histoire.
Il est encore un peu
tôt pour en dire plus, mais j’aimais beaucoup cette notion du jeu, car
lorsqu’on y pense, elle est ambiguë. Pour qu’un jeu, symbole de fiction s’il en
est, fonctionne, pour que sa magie opère, on doit y jouer réellement… Cet
étonnant paradoxe me plaisait beaucoup comme base
scénaristique !
-Plus généralement,
vos albums ont (presque !) toujours baigné dans la science-fiction, mais
pas cette fois. Dans Ultime voyage en Alchimie, on est dans un type de récit
nouveau pour vous, pourquoi ce choix ?
Il est vrai qu’en
bientôt 15 ans de BD, étrangement, j’ai presque toujours travaillé sur des
séries de science-fiction ou d’anticipation. Pourtant ado, en plus des Goldorak
et Albator, je dessinais sur les murs de ma chambre, des chevaux ailés que
montaient des guerrières à demi nue ;-)
À vrai dire j’aimais
autant le fantastique que la SF et pourtant c’est la première fois que je
dessine en BD ce type d’univers.
Comme en parallèle
j’apprécie les récits contemporains qui mêlent action et ésotérisme, je me suis
créé une histoire sur mesure réunissant donc ces trois thèmes :
ésotérisme, contemporain et fantastique.
Un cocktail auquel je crois
beaucoup…